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Le Sénégal aux portes des BRICS | Enjeux et Opportunités en perspective

Depuis 2009, cinq (5) pays répartis dans les quatre (4) grands continents ont formé ce que l’on appelle communément les BRICS.
Il s’agit du Brésil (en Amérique du Sud), de la Russie (Europe de l’Est), de l’Inde, de la Chine (en Asie) et de l’Afrique du Sud. Ce groupe a été créé principalement pour promouvoir la coopération politico-économique entre pays membres. Ils se réunissent régulièrement lors des sommets dans leur Capitale respective pour discuter de questions mondiales, de commerce, de développement durable et d’autres enjeux d’intérêt commun. Ensemble, ces pays représentent une part significative de la population mondiale et de l’économie mondiale, ce qui leur donne une influence considérable sur la scène internationale.

Lors du 15e sommet des BRICS, en août 2023 à Johannesburg (en Afrique du Sud), 23 pays ont officiellement soumis leur demande pour rejoindre ces géants, dont le Sénégal et 3 autres pays africains à l’image de l’Algérie, de l’Egypte et le Nigéria.

Le Sénégal est une économie ouverte où le commerce extérieur représente 63% du PIB. Selon Comtrade, en 2021, les principales exportations du pays étaient l’or (18,7%), les huiles de pétrole (14,9%), le pentaoxyde de diphosphore (9,2%), le poisson congelé (5,7%) et les arachides (5,4%). Parallèlement, les principales importations comprennent les huiles de pétrole (22,3%), le riz (4,9%) et les médicaments (3,2%).

En 2025, cette donne devrait changer compte tenu de l’exploitation du pétrole et du gaz, ce qui va successivement résorber le déficit de la balance commerciale ainsi augmentant les exportation en valeur. 

Les principales destinations d’exportation du pays en 2021 étaient le Mali, la Suisse, l’Inde, la Chine et la Côte d’Ivoire ; alors qu’il importait principalement de la France, de la Chine, d’Inde, de la Russie et du Nigeria. 

Voici donc 3 partenaires économiques stratégiques, 3 pays transcontinentaux qui composent les BRICS, principalement situés en Asie et en Europe.
Notons que le groupe des 5 représente relativement ⅓ de la surface globale des terres émergées, un peu plus de 42% de la population mondiale et dispose, actuellement, d’un poids économique équivalent à 31,5% du PIB mondial, dépassant pour la première fois la part relative du G7 (30,7% du PIB mondial), relativement 20% des échanges internationaux mais seulement environ 6% du commerce intragroupe.
Succinctement, les BRICS seraient à l’origine de plus de 50% de la croissance économique mondiale durant ces 10 dernières années.  

Intégrer un pays comme le Sénégal dans les BRICS : quel en serait l’avantage, de part et d’autre?

Pour le Sénégal, rejoindre le bloc des 5 pourrait potentiellement lui offrir plusieurs avantages. Cela pourrait promouvoir les coopérations bilatérales et/ou multilatérales avec les pays membres surtout en matières d’infrastructures, de technologies, d’armement, d’énergie et de développement durable grâce à leur expertise. Ca serait l’occasion pour le Sénégal de s’ouvrir davantage à d’autres pays en marge de leurs partenaires historiques. 

Cependant, il est important de noter que les BRICS ont des besoins et des priorités différents, donc l’adhésion nécessiterait des négociations et des ajustements pour s’aligner sur les intérêts du Sénégal et du groupe. 

Donc, intégrer un pays comme le Sénégal pourrait accroître mutuellement les échanges commerciaux intragroupe, pérenniser l’influence sur l’économie sachant que le Sénégal a récemment intégré le groupe des pays exportateurs de pétrole. Ainsi, la projection imminente de sortir du lot des PMA, d’être bientôt un producteur de gaz et de pétrole et la stratégie géopolitique de neutralité sur le conflit Russo-Ukrénien, telle sa position de « non-aligné » font du Sénégal un candidat légitime. Néanmoins, il reste un recalé dans sa quête d’intégrer les BRICS, certainement parce qu’il est toujours classé, selon l’ONU, parmi les 46 pays les moins avancés du Monde. 

Selon la banque mondiale, c’est relativement en 2025 que tout ce processus générera un sens tout en relevant les défis économiques liés au chômage et à la pauvreté. À cet effet, nous pouvons retenir que l’intégration du Sénégal n’est que partie remise, au vu de la volonté commune de la mise en place d’un ordre mondial plus inclusif et de la « dédollarisation » relative du commerce international, ou du moins du commerce intragroupe. 

« LE DOLLAR EST NOTRE MONNAIE, MAIS C’EST VOTRE PROBLÈME »
disait John CONNALLY, Secrétaire du Trésor de Richard NIXON (37e président des USA)

Dans cette logique, les BRICS qui seront officiellement en 2024, au nombre de 11, accueillant ainsi 6 nouveaux membres (l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Argentine et les Émirats Arabes Unis) continueront à intégrer d’autres pays répondant aux critères afin de mieux assumer leur influence, voire une certaine domination sur le monde et d’asseoir un tout nouvel ordre mondial. 

En résumé, l’intégration du Sénégal au sein des BRICS représente une opportunité prometteuse pour ce pays d’Afrique de l’Ouest en pleine croissance. Les BRICS, regroupant certaines des économies émergentes les plus puissantes du monde, pourraient offrir au Sénégal des avantages significatifs en termes et d’accès à de nouveaux marchés.

Cependant, cette adhésion ne serait pas sans défis. Le Sénégal devra s’assurer alors que ses priorités et ses intérêts s’alignent avec ceux des membres actuels des BRICS. Ce qui ne sera pas forcément le cas. Des négociations et des ajustements convergents seront toujours nécessaires pour assurer une intégration en douceur. 

Au delà des défis économiques précités, l’intégration du Sénégal à partir de 2025, pourrait avoir comme conséquence la sortie de la zone CFA pour le Sénégal qui pèche toujours dans la création d’une monnaie commune au sein de la CEDEAO. 

En fin de compte, alors que le Sénégal aspire à devenir un acteur économique de premier plan en Afrique de l’Ouest, l’intégration aux BRICS pourrait jouer un rôle crucial dans l’atteinte de ces objectifs. Il reste à voir comment évoluera cette dynamique dans les années à venir, mais une chose est sûre : le Sénégal est sur la voie de devenir un acteur majeur sur la scène internationale surtout avec l’exploitation du pétrole et du gaz. 


Sources :
Banque Mondiale
ANSD (Agence Nationale des Statistiques et de la Démographie)
Comtrade

Faboré CISSE
Faboré CISSE
Publications: 12

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