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Au Sénégal, depuis le début du XXIº siècle, nous avons assisté à une recrudescence des infrastructures économiques. Cela n’a pas laissé en rade le secteur immobilier.
En effet, en marge des sociétés nationales comme la SICAP et la SN-HLM alignées sur une politique sociale de l’Etat favorisant une accessibilité à un investissement immobilier à tous, on a vu un secteur privé florissant mais visant un certain type de consommateur, notamment, une certaine classe sociale, compte tenu du coût relativement élevé.
En sus de ces promoteurs immobiliers, des ménages appartenant à cette classe sociale, dite riche, et une bonne partie de la diaspora sénégalaise, résidente en occident, ont beaucoup investi dans ce secteur en faisant construire des immeubles pour y louer les appartements.
D’une part, il faut noter que construire des immeubles à louer au Sénégal paraît l’investissement le plus rentable : un immeuble répondant aux standards de construction acquiert une durée de vie de 70ans et engendre une durée de remboursement comprise entre 10ans et 20ans. D’un point de vue macroéconomique c’est une source durable de la Production (PIB et PNB).
Cependant, on a aussi vu, au fur et à mesure, une évolution constante du prix du loyer durant ces dernières décennies. Selon des études menées, le prix moyen d’un loyer d’habitation moderne à Dakar se fixe à plus de 100.000FCFA, alors que le salaire moyen du sénégalais tourne autour de 80.000FCFA. Cela signifierait que le sénégalais lambda n’aurait pas un pouvoir d’achat qui lui permettrait de contracter un loyer moderne, voire d’épargner sachant que le loyer peut être considérer comme la première charge fixe mensuelle. Ce loyer, jugé très cher par plus d’un, représente une part très importante dans la Consommation économique favorisant ainsi une baisse de la Valeur Ajoutée et du RIB. Comme pour dire que le bonheur des uns fait le malheur des autres, plus ce secteur enrichit considérablement quelques-uns, plus il appauvrit d’autres.
Ce phénomène expose un conflit, entre bailleurs et locataires immobiliers, qui devrait être arbitrer par un Etat en essayant de trouver le juste-milieu :
D’autre part, comme il est précité, l’immobilier reste un secteur très rentable et paraît un investissement très sécurisé, sans risques de faillite. C’est pourquoi, certains pensent que ce dernier est souvent privilégié, au détriment du secteur agricole, ou encore industriel, par les sénégalais qui n’aimeraient pas le goût du risque. En effet, la construction d’immeubles requiert des ressources humaines, donc demeure une activité qui crée des emplois. Mais il est important de souligner que souvent ça pourrait être assimilé à des emplois saisonniers : il peut y avoir rupture d’exploitation. Alors que, le secteur industriel, par exemple, semblent créer plus d’emplois, en nombre et en valeur, de façon durable : avec une exploitation continuelle. Toutefois, il est nécessaire d’adopter une mentalité entrepreneuriale qui pourrait nous permettre d’industrialiser le pays, par le peuple et pour le peuple, afin de valoriser simultanément la production et le pouvoir d’achat.
Entre un libéralisme, dominant dans le monde contemporain, qui favorise la libre entreprise par un secteur privé fort, ainsi imposant des limites à l’Etat dans son rôle régulateur, et un socialisme qui privilégie une égalité sociale sans classes distinctes avec un État fort, faudrait-il opter pour un centrisme économique qui trouve le juste-milieu entre la création de la richesse, tout en prenant compte les contraintes socio-économiques? Ou préférons parler d’un libéralisme de centrisme gauche pour citer le Président Abdoulaye Wade.