Agriculture, un secteur incontournable pour une croissance durable

Le Sénégal, l’une des économies les plus performantes d’Afrique de l’Ouest, affiche depuis plusieurs années une croissance économique soutenue. Cette prouesse économique est le fruit d’une longue histoire de stabilité sociale et politique, ainsi que d’un environnement des affaires constamment amélioré et attrayant. En outre, l’Etat a mis en œuvre des réformes majeures visant à renforcer la compétitivité de son économie. Ces facteurs convergent pour faire du Sénégal une destination attractive pour les investissements tels les IDE, en particulier dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’industrie, le tourisme, les infrastructures de transport, et les industries extractives.

L’agriculture joue un rôle central dans l’économie sénégalaise. Le pays a adopté une approche proactive en investissant massivement dans le développement agricole pour stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire. 

Dans cet article, nous explorerons en profondeur le potentiel du secteur agricole sénégalais et son importance dans la stratégie de développement du pays.

Dans un premier temps, nous allons essayer d’étudier quelques données statistiques ainsi que la structuration et la répartition des acteurs économiques au Sénégal. Selon les projections 2023 de l’ANSD, la population totale du Sénégal est de 18.275.743 habitants dont 50,3% de femmes et 49,7% d’hommes ; l’âge médian est de 19 ans. En 2022, le taux de chômage était encore à 21,9% avec un taux d’activité de 60% et un taux d’occupation de 47%. 

Selon le rapport global du RGE mené par l’ANSD en 2016, les unités économiques sont réparties ainsi : 3,2% de personnes morales et 96,8% de personnes physiques, encore que 82,3% et 1,3% des personnes morales sont respectivement des entreprises individuelles évoluant essentiellement dans le secteur informel et des sociétés unipersonnelles. Cette analyse révèle qu’au Sénégal, on manque de culture pour s’associer dans la création de sociétés commerciales. 

En effet, la politique économique sénégalaise repose principalement sur le secteur primaire notamment l’agriculture qui occupe plus de 60% de la population active mais seulement 15% du PIB. Sous ce rapport, l’Etat du Sénégal, a mis en œuvre d’importants programmes d’amélioration, de renforcement et de modernisation de la base de production agricole. 

L’agriculture au Sénégal, c’est 4 millions d’hectares de terres (19% de la superficie du pays) inégalement réparties en zones éco-géographiques, cependant le développement agricole ne couvre que 65% de ces terres annuellement, soit environ 2,5 millions d’hectares

Il est à noter, qu’en 2016, seulement 3,3% des unités économiques évoluait dans le secteur de l’agriculture, l’élevage et la pêche. Aujourd’hui, le secteur agricole étant en plein essor, il est primordial aussi bien pour l’Etat que pour les acteurs économique de privilégier les investissements dans le domaine précité et en faire un secteur prioritaire. Ainsi, elle concourt à la maitrise des défis socioéconomique liés à aux problématiques économiques du Pays dont nous citerons quelques ci-après. 

• L’autosuffisance et la sécurité alimentaire :
  Le rôle de l’agriculture dans la sécurité alimentaire est fondamental. La sécurité alimentaire désigne la disponibilité, l’accessibilité locale réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis l’importation de produits vivriers, la qualité et l’utilisation des aliments nécessaires pour assurer une alimentation saine et nutritive à l’ensemble de la population.
• L’industrialisation : sélectivement dans les industries agro-alimentaires, l’agriculture contribue à la fourniture de matières premières et reste souvent le principal employeur dans les pays en développement. Elle crée une main-d’œuvre rurale importante, qui peut être transférée vers le secteur industriel au fur et à mesure de son développement.
• La valeur ajoutée : avec la transformation, le conditionnement, le stockage et le transport des produits agricoles, une importante chaîne de valeur est créée à partir de la post-récolte.
• Le chômage : avec l’aménagement de fermes intégrées, la création d’emplois directs et indirects demeure inévitable. Donc cela contribue à résorber le taux de chômage surtout en milieu rural.
• Réajustement de la balance commerciale : une bonne production agricole et animale, la transformation et le conditionnement desdits produits concourent à diminuer l’importation de produits vivriers et de première nécessité mais aussi à exporter les excédents et une partie des productions afin de résorber le déficit de la balance commerciale. 

Néanmoins, le secteur agricole est toujours confronté à des défis liés aux aléas climatiques et à l’accès à l’eau. Voilà pourquoi, il est primordial de s’aligner dans la modernisation des aménagements et des méthodologies pour surmonter ce problème. L’accès aux terres peut parfois aussi paraître difficile compte tenu de considérations et problèmes liés aux litiges fonciers dans les zones rurales.
Mais cela ne doit en aucun cas constituer une limite ou un blocage car d’un point de vue comparatif, le Sénégal reste un pays africain proche des grands marchés européens pour l’export ; ceci vu comme un avantage comparatif. 

L’agriculture est un secteur porteur et prioritaire pour le Sénégal. En investissant dans la modernisation, la diversification, et la promotion de l’agriculture, le pays pourra encore réaliser des grands progrès significatifs. L’agriculture sénégalaise offre des opportunités de croissance économique, de création d’emplois, et de réduction de la pauvreté, tout en contribuant à la sécurité alimentaire nationale. Alors que les acteurs économiques du pays misent timidement sur ce secteur vital, il est bien placé pour jouer un rôle de premier plan dans la croissance inclusive, la sécurité alimentaire régionale et le commerce agricole en Afrique de l’Ouest.